L’Etat a décidé de mettre une croix sur la subvention du prix de l’arachide. C’est le ministre de l’Agriculture qui l’a annoncée hier au sortir du Conseil interministériel sur la campagne agricole réservé cette fois-ci, exclusivement à l’agriculture. Pour le ministre, cette décision étatique est fondée par la hausse du cours de l’arachide qui a atteint 250 francs Cfa sur le marché international alors qu’il est vendu à 165 francs Cfa au Sénégal malgré une subvention de l’Etat. ‘Le prix de l’arachide ne sera pas subventionné puisque le cours de l’arachide est très haut sur le marché mondial. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas avoir un kilogramme d’arachide à moins de 250 francs Cfa alors que le prix officiel est de 165 francs Cfa’, déclare Khadim Gueye. Ce dernier annonce en effet que le gouvernement va transférer la subvention de la commercialisation vers d’autres horizons. ‘Logiquement, cette subvention va être transférée vers l’équipement agricole et les engrais. Il ne s’agit pas de l’enlever du ministère de l’Agriculture’, soutient le ministre. Qui s’interroge : ‘Comment subventionner un produit qui marche très fort ? C’est comme le coton qu’on avait prévu de subventionner l’année dernière mais dont le cours a augmenté sur le marché international’, martèle-t-il.
Sur ce budget de la prochaine campagne, 13,2 milliards sont prévus pour l’achat d’engrais, contre 9 milliards l’année dernière. Ce que le ministre justifie par le souci d’augmenter les rendements des cultures. Un montant de 9 milliards sera alloué à l’achat de 60 mille tonnes de semences, 4,8 milliards pour les programmes spéciaux alors que 1,4 milliard est prévu pour le coton.
Selon Khadim Gueye, avec cette donne, l’Etat a décidé de rationaliser son intervention. ‘Ce n’est pas parce que le budget passe de 38 à 25 milliards que nous allons connaître des baisses de performances. Nous avons simplement mieux réadapté les normes culturales. Nous allons augmenter de près de 50 % la dotation en engrais puisqu’il est le facteur le plus cher au paysan. Et nous pouvons augmenter notre performance si l’hivernage est au rendez-vous’, fait-il remarquer.
Cette campagne, qui coïncide avec la quatrième année de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance (Goana), ambitionne d’accroître et de sécuriser la base productive du pays en augmentant notamment la productivité. Les objectifs de productions vivrières sont ainsi calés à 3 millions de tonnes puisque les objectifs de l’année dernière n’ont pas été atteints. ‘Pour le riz, nous voulons avoir 750 mille tonnes contre 600 mille tonnes l’année dernière, un million de tonnes pour le mil et 300 mille tonnes pour le sorgho’, annonce le ministre. Pour les cultures industrielles également, l’ambition n’est pas minime : 1,3 millions de tonnes sont projetées, 50 mille tonnes pour le coton et 200 mille tonnes pour la tomate industrielle. Les légumes ne seront pas en reste puisque l’Etat vise 640 mille tonnes contre 550 mille tonnes l’année dernière.‘On ne parle pas des cultures horticoles alors que la richesse se trouve au niveau de ces cultures où nous produisons 865 milles de tonnes entre Dakar et Saint-Louis. Là où un hectare de mil ou d’arachide nous rapporte une tonne, un hectare de pomme de terre, d’oignon ou de tomate nous rapporte entre 10 et 30 tonnes’, note-t-il.
