INTRODUCTION
Dans le cadre d’une déconcentration et d’une décentralisation culturelle, un service régional dénommé «Â Centre Culturel Régional » fût créé dans les années 70 dans les chefs lieu de région du pays. Il se présente avec deux missions fondamentales: une mission de représentation du ministère de la culture et des loisirs et une mission d’assistance technique auprès des collectivités locales. Par ailleurs le principal objectif est d’engager une dynamique culturelle au niveau de la région afin de permettre : aux artistes de se développer à tous les niveaux, et à la population de suivre l’évolution culturelle mais également de sauvegarder le patrimoine local.  Les potentialités de la région en matière culturelle sont énormes à cause surtout de son statut de carrefour car étant un passage forcé entre les régions orientales et sud et surtout les pays frères de la Gambie, du Mali et des Guinées Bissau et Conakry. La région engendre une diversité culturelle extraordinaire favorisé par la présence de plusieurs ethnies du Sénégal en l’occurrence les sérères, les wolofs, les toucouleurs, les peuls de la Guinée et même les bambara du Mali etc.
Malgré ses moyens limités, le centre culturel régional de Kaolack à travers ses activités contribue à la promotion de différentes disciplines artistiques et littéraires, mais est aussi en contact permanent avec les acteurs des différentes associations culturelles locales. Le centre culturel a été créé en 1972 et a rejoint en 1994 ses nouveaux locaux construits dans le cadre de la coopération sino sénégalaise.
Ainsi, des actions pour promouvoir la lecture, la musique, le théâtre ; l’art plastique, les lettres, les sites et monuments historiques sont menées à travers la région.
Les infrstructures culturelles
La région de Kaolack dispose d’un centre culturel régional et d’un centre culturel français (alliance franco sénégalaise) qui contribuent à l’intégration socio- économique des acteurs culturels par le biais de l’éducation permanente et de l’appui technique aux porteurs de projets culturels, de six (4) bibliothèques dont les cinq(2) sont localisés dans le département de Kaolack. Cependant, malgré cet immense patrimoine dont elle dispose, beaucoup d’efforts restent à faire sur le plan des infrastructures et de la formation pour promouvoir le développement culturel de la région.
Répartition des infrastructures cultuelles existantes selon le département en 2013
RUBRIQUES |
REGIONÂ |
DEPARTEMENTS |
||
Kaolack |
Guinguinéo |
Nioro |
||
Bibliothèques |
4 |
2 |
1 |
1 |
centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC) |
0 |
0 |
0 |
0 |
Cinéma |
0 |
0 |
0 |
0 |
Centre culturel |
1 |
1 |
0 |
0 |
Manufacture |
0 |
0 |
0 |
0 |
Musée régional |
0 |
0 |
0 |
0 |
Alliance franco-sénégalaise |
1 |
1 |
0 |
0 |
studio d’enregistrement |
1 |
1 |
0 |
0 |
Source : Centre culturel régional de Kaolack
Le patrimoine culturel de la région
La région de Kaolack possède des sites et monuments qui n’envient en rien ceux de la capitale et des autres régions du pays.
Tableau 66Â : Répertoire du patrimoine matériel (sites et monuments historiques) de la région
Département |
Sites |
Kaolack |
Bâtiment abritant la Gouvernance de Kaolack |
Ex-Palais de Justice de Kaolack |
|
Mosquée Diabel Ka de Kaolack |
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Mosquée Kanéne, Léona de Kaolack |
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Tumulus de Ndalane, Arrondissement de Gandiaye |
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Gouye Ndiouly de Kaohone |
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Gouye Guéweul de Kahone |
|
Nioro |
tata de Maba Diakhou Bâ à Nioro |
Mausolée de Mame Diarra Bousso à Prokhane |
|
Puits de Mame Diarra Bousso à Porokhane |
|
Tombe de Matar Kalla Dramé, à Ndimb Dramé |
|
Site mégalithique de Sine Ngayéne |
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Site mégalithique de Mbolop Tobé, au village de Konomba |
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youndou de Ndémène /Dpt Nioro |
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la case de Boumbouné / Dpt de Nioro |
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Mosquée de Kabakoto |
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Guinguinéo |
Bivouac de ’El Hadji Oumar TALL( Badakhoune) |
Arbres fétiches de Gagnick Godjil (Badakhoune) |
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Marigot Ngaby et Wagui (Badakhoune) |
|
gouye Mame Takhar de Ngoloum |
|
Keur Buur Fodé Guinguinéo |
|
dépôt du chemin de fer Guinguinéo |
Source : Centre culturel régional de Kaolack
Le patrimoine culturel de la région concerne essentiellement :
- les sites historiques : Tata de Maba Diakhou Bâ, ravin de Pathé Badiane, Gouye Ndiouly ;
- les sites mégalithiques : Sine Ngayenne inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ;
- les sites religieux : la mosquée de Médina Baye, celle de Serigne Diabel Ka ;
- les lieux de pèlerinage : Porokhane, Taïba Niasséne, Ndiaffat, Mbadakhoune, Kahone ;
- l’existence d’un agenda culturel avec des événements phares tels que: Fint’ Arts, le Festival de théâtre de Kaolack (FETHEKAO), le Festival International des Arts Hip Hop de Kaolack, le Festival de tassou (FESTASS), le Festival International de l’APECE Pour les Enfants (FIAPE), le Festival de Danse Nanu Fecc.
Répertoire du patrimoine Immatériel (expressions culturelles et rites) de la région
Expressions culturelles et Rites |
Le Prim |
Le ndaga |
Le leul du Saloum ou Djingué de latmingué |
Le Misse le Gandiaye |
Le génie Mbossé |
Le génie Ndomir Back |
Le gamou de Kahone |
Les gamous de Médina Baye, Léona et Porokhane |
Etc. |
Source : Centre culturel régional de Kaolack
Répertoire des cérémonies culturelles prévues de la région en 2013
Date |
Activités |
Localités ou lieux |
Observations |
|
Mars |
La nuit du Rip |
Médina sabakh Nioro Kaymor |
Initiateurs: Populations |
|
27-28     Mars |
4ème édition du Festival International de Graffiti |
Nioro |
Initiateur : L’artiste 2mgraf (Kemp Ndao) |
|
08 au 16Â Mars |
FIAPE 1ère edition |
Kaolack |
initiateurs: L’Association Pour la Promotion, l’Education et la Culture de l’Enfant (APECE ) |
|
10-11     Avril |
FESTASS 1ére éxdition |
Kaolack |
Initiateur: Adji Diarra Niang |
|
15 -16      Mai |
Nanu Fecc |
Kaolack |
initiateurs: la compagnie de danse Bokk guis guiss |
|
5 - 6 -7    Mai |
Gamou Traditionnel de Kahône |
Kahône |
Initiateur:< |
|
20 – 25    Mai |
Journées Culturelles de la Communauté Rurale de Keur Baka /Art de Koumbal/Dept de Kaolack |
Keur Baka |
Initiateurs: Populations |
|
06 au 11  Juin |
FETHEKAO 3ème edition |
Kaolack |
initiateurs: Compagnie théatrale Guindi |
|
10 - 11     Juin |
Journées Culturelles de Kahône |
Kahône |
Initiateurs : Commune de Kahône |
|
Deuxième quizaine  Juin |
Cérémonie rituelle d’offrandes à Mbossé Coumba Djiguéne Totem de Kaolack |
Kaolack |
Initiateurs: Populations |
|
A l’approche ou pendant l’hivernage |
Cérémonie divinatoire du Baaw - Naan (Prières et    offrandes) |
Kaolack |
Initiateurs: Populations |
|
Novembre 25 - 28 |
Festival International des Arts et Tradition du Saloum 5ème édition |
Kaolack et les autres départements |
Initiateurs : Conseil Régional de Kaolack et le Réseau des artistes de Kaolack |
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Dans la 2ème quinzaine Décembre |
6ème édition Festival Art Hip Hop de Kaolack qui est à sa |
Kaolack |
Initiateur: Association Jeunesse -Action –Développement |
|
Partenaire : Centre Culturel Régional de Kaolack |
Source : Centre culturel régional de Kaolack
Les autres activités culturelles
Les journées mondiales et internationales (théâtre, danse, musique, livre, francophonie, patrimoine), les concours d’orthographe organisés par le Centre culturel Région
La lecture
La lecture publique rencontre de réelles difficultés dans la région dues à plusieurs paramètres. Il s’agit :
- le problème de l’accessibilité du livre pour certain et dans certaines zones enclavées de la région;
- le manque de moyens et de logistique des jeunes talents qui seront obligés de quitter la ville pour aller résider vers la capitale où l’information et la communication est plus accessible ;
- l’Absence de TIC ou la défaillance du matériel (ordinateur, internet etc.).
- l’Agence de la Francophonie à travers l’implantation de centres de lecture et d’animations culturelles (CLAC.)
- l’absence du goût à la lecture causée par l’agression du livre par les TIC
Vu l’importance de l’éducation dans la région de Kaolack, il est nécessaire et efficace de disposer d’un réseau de bibliothèques avec la bibliothèque régionale du centre culturel et celle de l’Alliance Franco-sénégalaise. Cette structure permettrait de corriger  l’insuffisance en matière de lecture publique notée dans les autres départements.
La musique
La région de Kaolack concentre beaucoup de musiciens, entre autres : Adji Diarra, le prim jazz, Amy Socé Barry, Nafy Thiobane, Saly Mbaye, Pape Ndiaye Thiop, etc.
On constate tout de même la montée des jeunes talents tels que : G85, Mahalay, Rifou, etc. A l’instar des autres régions, le phénomène du «Â Rap » est en train de se développer dans la région. Kaolack représente après Dakar la deuxième ville hip Hop au Sénégal. On note également l’existence de troupes folkloriques.
Cependant, le problème majeur pour l’émergence de la musique reste la concentration des moyens à DAKAR, d’où des difficultés au niveau de cet art :
- la politique de promotion qui fait défaut ;
- absence de mécènes ;
- la piraterie ;
- l’insuffisance d’orchestres et de structures de production
- Insuffisance des infrastructures et de formation
Ces difficultés expliquent forcément ce saut de page sur le plan musical dont les perspectives tardent à venir. Il s’agira de :
- mettre en œuvres des mesures s’attelant à la promotion de la musique à Kaolack (création de studios d’enregistrement et de maisons de production ;
- promouvoir des idées et inciter la jeunesse de produire dans leur fief ;
- les doter de moyens financiers et matériels ;
- faire leur promotion sur le plan national et international ;
D’ailleurs, un seul groupe PRIM JAZZ est en train de montrer la voie à la génération nouvelle.
Le théâtre et la danse
A côté de la musique, viennent le théâtre et la danse avec de nombreuses troupes, compagnies et Crew semi – professionnelles présentes dans la région telles que : Guindi, Acte 3, Dékil Art, A. T. I. (Atelier Théâtre et Image) bokk Guis Guiss etc. qui sont des professionnels opérants. On rencontre aussi d’autres groupes moins populaires, amateurs au niveau des ASC (Saloum, Mbossé, Renaissance…) malgré de nombreuses et d’innombrables difficultés dont souffre le théâtre.
Il s’agit entre autres :
- du manque de lieux adéquats à la représentation ;
- du manque de formation de certaines troupes.
Dans le domaine du perfectionnement en son et lumière, en mise en scène et chorégraphie, il faut noter :
- l’absence de formateur en régisseur de plateau ;
- la présence de la piraterie (réseau) branchement des fils de chaines télévisions.
Cependant, la solution pour pallier ce problème est d’assurer la promotion des produits tout en créant un statut social pour les acteurs, et en mobilisation de moyens logistiques pour le bon fonctionnement des troupes. L’ARCOTS-Kaolack qui est en étroite collaboration avec le centre culturel, intègre certaines troupes ou groupes théâtraux dans certains programmes d’activités.
Le théâtre kaolackois occupe une place de choix. En effet, des scénarii sont diffusés dans les télés privées comme publiques  du Sénégal. L’importance que la population lui accorde aujourd’hui confirme sa position de troisième rang après Dakar et Thiès.
Il est à déplorer la suppression du festival du rire depuis 2011 que le promoteur Guëdel Mbodji offrait chaque année aux fans de la culture.
L’art plastique
Sur le plan international, l’art plastique trouve son intérêt et son importance alors que sur le plan régional cet art est presque méconnu malgré la présence de certains plasticiens (Balayéra,  Ousmane Diamé etc.) qui sont concentrés dans le réseau des artistes plasticiens de Kaolack).
L’art plastique souffre des maux comme:
- la méconnaissance des arts plastiques ;
- le manque de promotion des jeunes artistes plasticiens ;
- l’absence des milieux d’exposition (atelier, galerie)Â ;
- l’absence de dynamisme dans le secteur ;
- le manque de communication sur les problèmes du secteur ;
Cependant, plusieurs efforts ont étaient faits comme :
- la création du  réseau des artistes des artistes plasticiens ;
- l’organisation d’ateliers périodiques de peinture dans certaines zones ; d’intervention des ONG comme Plan International ;
- l’organisation d’ateliers de création par le centre culturel régional.
- le manque considérable de matériel technique, et logistique du Centre culturel régional ;
- insuffisance de l’implication des collectivités locales dans l’action culturelle ;
- le manque de protection et de mise en valeur des sites historiques ;
- l’insuffisance d’organisation et de formation des acteurs ;
- le manque d’infrastructures (galerie, salles de spectacle aux normes, maisons de production…).
- la réhabilitation du centre culturel régional
- l’appui aux manifestations culturelles pour la sauvegarde et la diffusion du patrimoine culturel
- la restauration du Tata de Maba Diakhou Bâ.
- l’aménagement du site de Gouye Ndiouly de Kahône
- la valorisation du site mégalithique de Sine Ngayène
- la mise en place d’un cadre de concertation regroupant les acteurs culturels et autorités étatique.
- la création de centres de lecture et d’animation culturelle dans les communes et les chefs lieu d’arrondissement
- la création de nouvelles infrastructures culturelles (création de salles de spectacle capables d’accueillir un spectacle selon les normes techniques) dans la région et la réhabilitation de celles qui existent déjà.
- l’obtention de studio d’enregistrement, de production musicale mais également de lieux de formation et de perfectionnement des artistes toutes disciplines confondues.
- la création de galerie d’exposition pour les artistes plasticiens de la région.
Conclusion
La culture occupe une place importante dans la région. Ainsi, d’importants efforts sont effectués dans les domaines de la lecture, de la musique, du théâtre mais aussi de l’art plastique. Néanmoins, ces derniers sont confrontés à des difficultés surtout liées à l’insuffisance d’infrastructures culturelles adéquates. Le Centre culturel régional souffre d’un manque criard de matériel technique, et logistique capables d’assurer la diffusion des créations et représentations culturelles.
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